Des-espoirs

Dans ce paradis condamné
Dans cet enfer damné
Se trouve l’Homme à vif
Il est cet alphabet de chair
Elle est la compagne en cavale
Il est cette histoire ordinaire
Elle est ce frisson matinal
Il est insatiable
Elle est l’amour en esclavage
Elle nous embrasse d’une lèvre amie et nous mord de l’autre
Elle elle est notre meilleure ennemie
Une boulimique au regard fière
Une insolente au sourire moqueur
Elle nous accoutre d’espoirs, nous secoue jusqu’a nos racines
Elle déguise nos rêves
Nous fait vivre le temps d’un tango
Nous déserte le corps encore vibrant de vie
Elle connait nos défaillances, nos inclinaisons
Elle nous dévisage
Nous envisage
Elle est légère et cruelle à la fois
Dense et fragile
On y chante tel des troubadours ayant peur de l’écho
On y vit tel des funambules ayant peur du vide
On y danse tel des passants ayant peur de l’espace
Elle est la vie battant la chamade en chacun de nous
Avant de faire naufrage sur les lieux du corps
Demeure charnelle
Ou les maux laissent place aux mots
Ou l’inexprimé devient palpable
L’informulé dicible.